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L’ASSAUPAMAR à Bruxelles et à Paris, du 30 novembre au 6 décembre 2011.

Voici le programme pour une journée en Belgique et le séjour en France.
1 – Une délégation de l’ASSAUPAMAR invitée par l’Observatoire Central des Outremers (OCDOMS) s’est rendue au Parlement Européen de Bruxelles le 1er décembre 2011 en compagnie d’une délégation d’écologistes guadeloupéens.
2 – Le 4 décembre, les deux délégations ont participé au colloque organisé par l’OCDOMS à la Bourse du Travail de St-Denis, avec pour thème : « Pesticide et profils – Programmation de la mort du vivant – Cas du chlordécone en Guadeloupe et en Martinique ».
3 – Les 5 et 6 décembre, la délégation de l’ASSAUPAMAR renforcée par la présence du président Henri LOUIS-REGIS et du trésorier Arthur TREBEAU a assisté à un deuxième colloque organisé par FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT (FNE) au Palais d’Iéna, siège du CESE (Conseil Economique, Social et Environnemental) dans le 16è arrondissement de Paris. Au cours de ce colloque organisé dans le cadre de l’année des Outremers et ayant comme thème : « Biodiversité et développement : enjeu crucial pour nos Outremers », l’occasion a été donnée aux associations ultramarines invitées de présenter un aspect du travail associatif au sein de leur région respective.
I – Madame CELINI Léonide, guadeloupéenne, présidente d’OCDOMS, Docteur en Biologie et Entomologie- a participé à la fondation du groupe « CARAÏBE ECOLOGIE-LES VERTS » en Guadeloupe. Elle est à l’initiative d’une rencontre entre les écologistes de la Guadeloupe et l’ASSAUPAMAR de la Martinique avec pour objectif de visiter le Parlement Européen à Bruxelles, comprendre son fonctionnement et échanger avec Mme Catherine GREZE (site : www.catherinegreze.eu), élue des Verts avec José BEAUVAIS dans le Sud-ouest de la France, Députée au Parlement Européen du groupe VERTS/ALE. Après le trajet en train de Paris Gare du Nord à la Gare du Midi de Bruxelles, les délégations de Martinique et de Guadeloupe ont été accueillies par l’assistante de la députée, puis invitées à un café-presse avec Catherine GREZE dans l’enceinte du Parlement. Ensuite, Mlle Typhaine MORILLON à la direction générale de la communication a présenté l’Institution Européenne. En début d’après midi, Catherine GREZE nous a présenté quelques uns de ses collaborateurs responsables de commissions avec lesquels les délégations de Guadeloupe et Martinique ont échangé. Les intervenants de la Guadeloupe ont été nombreux dans des domaines précis à leur programme : problèmes au niveau de l’agriculture, de la pêche, de la santé publique, suite à l’utilisation abusive de pesticides, dont le chlordécone interdit aux Etats-Unis en 1976, en France en 1990 et seulement en 1993 en Martinique après deux dérogations successives. Des questions ont été posées quant aux moyens du développement durable. Les intervenants rapporteurs de l’ASSAUPAMAR ont été la secrétaire générale Marie-Jeanne TOULON et Véronique MONTJEAN, exploitante agricole très connue sur la commune du Morne-Rouge.
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L’ASSAUPAMAR a eu confirmation de la Directive Européenne instituant une obligation d’information lorsque l’Etat a connaissance de la pollution des sols.
Elle a mis en exergue les effets nuisibles sur l’environnement de certains projets financés par l’Europe, tel l’épandage aérien qui continue à polluer les milieux aquatiques, alors que des objectifs de bon état des eaux sont demandés pour 2015 par la même Europe.
La non obligation, qui de moyens, qui de résultats sous-tendue par les « objectifs moins stricts » fixés en Martinique pour les masses d’eau contaminées au chlordécone a été soulevée.
L’ASSAUPAMAR a demandé la transparence sur l’attribution des fonds européens, l’arrêt des subventions pour le développement de modèles économiques avec bilan carbone trop élevé (ex : exportation bananes) et le soutien financier pour les projets entrant dans un modèle cohérent de développement de la Martinique (diversification, transformation agroalimentaire sur place …).
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II – Au colloque de l’Observatoire Centrale des Outremers (OCDOMS), le docteur CELINI et Mme Cécile RANGUIN de la Guadeloupe -maire-adjointe de la ville de Saint-Denis en banlieue parisienne- avec d’autres, ont organisé la journée des interventions et débats qui ont eu lieu le 4 décembre 2011. Aux délégations de la Guadeloupe et de la Martinique se sont ajoutés des associations écologiques de France : des scientifiques, des médecins, des avocats, des associations, des syndicalistes, certains élus, … Etaient présents pour ce qui concerne l’ASSAUPAMAR : Le président Henri LOUIS-REGIS, Marie-Jeanne TOULON, Véronique MONTJEAN, Malcom FERDINAND, Edouard VICTOR, Arthur TREBEAU et Léandre LITAMPHA (moi-même) pour les images et les prises de sons.
Documents fournis par « OCDOMS » :
1 – Les nouveaux statuts, modifiés en A.G. le 27-11-2010 à Paris ; signé par la présidente Célini Léonide, Mme Baranda Violette et M. Harry Jeanne.
2 – PRESENTATION DU COLLOQUE où il est question de la vie en général ; d’une contradiction fondamentale de nos sociétés : « la loi du profit s’oppose à celle de la vie » ; des 400 ans de nocivité du Chlordécone et du Paraquat répandus sur les terrains ; de la pollution par le chlordécone en Gpe et en Mque ; des faits (l’historique) ; des résultats de l‘étude Karu-Prostate en juin 2010 ; de l’objectif du colloque au plan agricole, scientifique et sanitaire, sur le plan médical, au plan juridique ; enfin d’une conclusion pour redonner confiance aux producteurs et consommateurs antillais, d’où une politique de précaution.
Dans un sketch, des femmes guadeloupéennes disent que si des bestioles consomment nos productions agricoles et demeurent en bonne santé, c’est bon signe pour nos cuisines et notre santé.
Coco-Caraïbe Télévision avec Maurice CECE, journaliste, présente toute l’actualité Domienne de l’Hexagone en images dans INFOS Paris sur : KMT (Mque) – ETV (Gpe) – ACI France. A voir sur : maximini.com – www.infosparis.over-blog.com ; Il y a avait d’autres photographes et certains journalistes comme CECE. France Ô et TF1 ont présenté des flashes.
Les intervenants ont échangé comme par nécessité de combler certains vides au niveau de ce qui se passe ici et ailleurs de manière séparée et sans connexion. Des contacts ont été établis pour continuer les échanges d’informations et au niveau de possibles solutions.
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Après avoir présenté un état des lieux environnemental estimatif indiquant une contamination spatiale au chlordécone plus importante en Martinique qu’en Guadeloupe, l’ASSAUPAMAR a rappelé que certaines cultures étaient possibles sur les sols contaminés, solution nécessitant cependant la reconversion des agriculteurs concernés. En outre, elle a précisé que de nombreux pêcheurs ont été privés de revenus suite aux arrêtés d’interdiction de pêche en rivière et dans certaines zones côtières. L’ASSAUPAMAR a déploré que l’accompagnement tant psychologique que financier de ces travailleurs n’ait pas été à la hauteur des difficultés rencontrées. Véronique MONGIN ajoute l’illustration suivante concernant sa petite exploitation agricole : Chez moi, le Service de la Répression des Fraudes effectue des analyses de sol et de mes productions. Si l’on constate que mes produits sont affectés, elles sont interdites à la consommation et éliminées, sans aucune indemnité pour me soutenir et je fonctionne alors à perte. Je ne suis pas la seule dans ce cas.
Par ailleurs, notre association a fait ressortir les incertitudes qui persistent sur l’identification précise des surfaces contaminées.
Du point de vue sanitaire, l’ASSAUPAMAR a rappelé que la Martinique possède l’incidence standardisée de cancer de la prostate la plus élevée du monde soit en 2008, 177 cas pour 100.000 habitants alors qu’en 2005 celle-ci était de 154 cas et en 2000 de 127 cas.
Elle a condamné l’absence de suivi des ouvriers agricoles ayant été exposés directement au chlordécone.
Elle a réclamé :
– la surveillance sanitaire des femmes enceintes et des enfants jusqu’à l’âge de 20ans, au même titre que le programme ELFE démarré en avril 2011 sur la France continentale,
– la pérennisation de moyens locaux pour assurer cette surveillance (laboratoire, chercheurs en épidémiologie, en étiologie …)
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III – Enfin, les 5 et 6 décembre au colloque de FNE (France Nature Environnement), des associations de protection de l’environnement des départements et territoires d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Nouvelle-Calédonie, St-Pierre et Miquelon, Mayotte) ont présenté à tour de rôle un aspect du travail associatif au sein de leur région. Dans sa présentation, l’ASSAUPAMAR représentée par Arthur TREBEAU et Henri LOUIS-REGIS a exposé « la difficile application de la loi en Martinique » à travers plusieurs exemples (construction d’un centre commercial dans la mangrove de Génipa, assèchement de la rivière de Macouba par un captage pour l’irrigation, entraves au libre accès et à la libre circulation sur le littoral des communes du François et de Sainte-Luce).
Concernant l’épandage aérien de fongicides dans les bananeraies, dont il est encore question d’une demande de dérogation ; de la pollution terre-air-eau-mer et des produits agricole, disons alimentaires ; au niveau des nurseries, les mangroves… l’ASSAUPAMAR s’est exprimée, a échangé des documents, voire certains dossiers, a projeté des images avec des commentaires à l’appui.
Ces problèmes ne sont pas isolés puisque tous les intervenants font à peu près les mêmes constats. La biodiversité, le climat, la nature sont attaqués. En conséquence tout est pollué physiquement et les humains mentalement en plus, d’où un dérèglement général à plusieurs niveaux.
En fin de compte, tout le monde est inquiet. Le mal est fait et bien fait. On cherche maintenant les responsables et à fixer les responsabilités. En tout cas, pas nous se disent ceux qui prennent les décisions. Pas nous, ceux qui entreprennent de passer à l’action. Pas nous, ceux qui produisent. Pas nous, ceux qui vendent aux utilisateurs. Pas nous, les utilisateurs. Pas nous, ceux qui contreviennent. Pas nous, ceux qui tirent les ficelles. Au tribunal d’en juger.
Il y a des confrontations, des concertations, des entrecroisements de réflexions et de propositions d’où l’importance de synthétiser pour conclure par un mixage, une sorte de résumé.
Pour opérer, les écologistes comme tout le monde savent utiliser tous les moyens rapides de télécommunications aux échanges d’informations. Il faut éduquer et agir pour remédier à la situation dont il est question.
La France et l’Europe savent que la plupart des départements et territoires d’outremer sont très pollués pour des siècles par le chlordécone, par exemple, -et autres produits du même genre sous d’autres appellations- utilisé par épandage aérien (ou tout autre moyen) chez les grands et les petits producteurs de banane -il ne faut plus dire la chloredécone qui constitue un leurre, disent les Guadeloupéens-. La majorité de nos populations et certains de nos élus disent NON à la demande de dérogation pour 2 ans supplémentaires que sollicitent les bananiers et qui utilisent le chantage pour continuer en toute impunité. L’ASSAUPAMAR et les autres associations écologiques en Martinique et en Guadeloupe disent NON et demandent surtout réparations. Point n’est besoin de s’étaler davantage là-dessus puisque tout le monde le sait. Sinon de nombreux journaux et sites en parlent avec illustrations à l’appui. Voir sur sites : assaupamar ou (http://www.assaupamar.org), montray kréyol, la tribune des antilles, antilla le blog, etc.
Le slogan de l’ASSAUPAMAR : « Tè sé bwa, bwa sé dlo, dl osé lavi ». Elle mène et continue de mener des actions. L’actualité de ses actions concerne :
– le soutien aux habitants de Longpré au Lamentin… ;
– la contamination au chlordécone de toute la chaine alimentaire ;
– l’épandage aérien dans les bananeraies ;
– la libre circulation sur le littoral martiniquais ;
– le suivi de la modification des PLUs ;
– le suivi du schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) au comité de Bassin ;
– la mise en place du schéma Régional Climat, Air, Energie (SRCAE) ; …
Texte et photos de Léandre LITAMPHA
Martinique, le 8 décembre 2011

Editorial de Christophe LITAMPHA de Clermont Ferrand

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