VISITE DU PARLEMENT A BRUXELLES LE 1 er DECEMBRE 2011
Aperçu de la journée au Parlement européen
Le 1er décembre 2011, la députée européenne, membre d’EELV, Catherine Grèze a invité au Parlement
européen, une délégation Outre-mer, conduite par Madame CELINI Léonide, Présidente de l’OCDOMS
(Observatoire Central des Outres-mers). Cette délégation était composée des membres de l’association
OCDOMS, d’une forte délégation venue de Guadeloupe et de Martinique composée d’écologistes conduite par
DURIMEL Harry, des représentants d’associations : L’union des consommateurs Guadeloupéens, de l’UPG
(l’Union des Producteurs de le Guadeloupe), de l’UMPG (Union des Marins pécheurs de la Guadeloupe), de
l’ASSAUPAMAR (association pour la Sauvegarde du Patrimoine Martiniquais), la presse écrite et l’audiovisuelle.
Le but de cette journée était de se familiariser avec l’Institution et avec les enjeux liés au processus législatif et
d’identifier les points sur lesquels la politique européenne devra s’améliorer et les pistes concrètes d’action à
mener au niveau européen.
La délégation à été accueillie à la Gare du Midi de Bruxelles, par Audrey Leclerc assistante parlementaire de
Catherine Grèze, qui s’est beaucoup investie dans l’organisation de cette visite ; puis par la députée à l’entrée
du parlement. Après les contrôles d’usage et des photos souvenirs, la délégation a assisté à une séance plénière
suivie de vote ; par la suite, elle a assisté à une présentation de l’Institution Européenne, de son fonctionnement
et missions par Mlle MORILLON, de la direction générale de la communication au parlement.
A 13Heures, Madame la députée a offert un repas dans un des restaurants du parlement, dans une ambiance
conviviale et chaleureuse. Durant cette pause repas, des petits groupes ont pu se former et échanger.
En début d’après midi, Catherine GREZE a organisé une réunion en présence d’un certain nombre de conseillers
spécialisés sur certains sujets.
L’Euro députée, depuis le début de son mandat, s’efforce de faire le lien avec l’Outremer. Elle est membre de la
Commission parlementaire « Développement régional », qui se charge des fonds européens destinés à
développer les régions. A sa demande, le groupe Vert au parlement, a obtenu la publication d’une étude sur le
rôle de la politique régionale dans le traitement des effets du changement climatique dans les régions
ultrapériphériques. On y découvre que les investissements européens pour lutter contre le changement
climatique sont moindres comparés à ceux qui lui sont néfastes. Actuellement, la Commission européenne
travaille sur une nouvelle stratégie pour les régions ultrapériphériques (Outremer français, Madère, Îles Canaries
et les Açores) et le Parlement européen est en pleine phase législative pour influencer cette nouvelle stratégie
.Parmi les principaux points à défendre la prise en compte du : changement climatique, développement local ,
défense d’une agriculture locale durable, préservation de la qualité des produits, l’impact des accords
commerciaux de l’Union, la promotion de la participation des élus locaux au processus décisionnel.
Durant cette réunion, les interventions des membres invités ont été nombreuses, en particulier dans des
domaines qui les préoccupent : agriculture, pêche, santé publique, environnement, eau. Les militants de
Caraïbes écologie, l’UPG, L’UMPG, l’ASSAUPAMAR ont soulevé les problèmes liés au dossier Chlordécone,
pesticide utilisé dans les bananeraies jusqu’en 1993, date de son interdiction réelle aux Antilles, suite à 2
dérogations successives du Ministère de l’Agriculture. Ce dossier est très complexe car les conséquences sont
très néfastes pour la santé humaine (cancers), sur l’environnement (pollution des terres, de la faune aquatique,
produits végétaux de consommation) et surtout sur l’économie agricole des deux îles. Les principales questions
posées étant : Quels outils pour l’Outremer au niveau européen? Quelles pistes européennes pour la résolution
de la crise du Chlordécone? Comment faire pour que les fonds européen soient bien utilisés pour dépolluer les
terres qui resteront incultivables pendant plus de 100 ans voire 600 ans pour certains? Quelle politique pour la
pêche?
Lors des différents échanges avec les conseillers, les associations ont eu confirmation que la Directive
Européenne institue une obligation d’information lorsque l’Etat a connaissance de la pollution des sols. L e
problème de la non obligation, qui de moyens, qui de résultats sous-tendue par les « objectifs moins stricts »
fixés pour les masses d’eau contaminées au Chlordécone a aussi été soulevée. L’ASSAUPAMAR a mis en
exergue les effets nuisibles sur l’environnement de certains projets financés par l’Europe, tel l’épandage aérien
qui continue à polluer les milieux aquatiques, alors que des objectifs de bon état des eaux sont demandés pour
2015 par la même Europe. L’ASSAUPAMAR a aussi souhaité la transparence sur l’attribution des fonds
européens, l’arrêt des subventions pour le développement de modèles économiques avec bilan carbone trop
élevé (ex : exportation bananes) et le soutien financier pour les projets entrant dans un modèle cohérent de
développement de la Martinique (diversification, transformation agroalimentaire sur place …).
Pour conclure, Catherine Grèze dit être prête à faire avancer ces différents dossiers de l’outre mer dont celui
du Chlordécone. Mais elle signale que d’autres dossiers sont aussi très importants à défendre ; notamment celui
sur les diminutions budgétaires dans les fonds européens à destination des régions ultrapériphériques. Elle
souhaite, dans ce cas précis, s’opposer par tous les moyens législatifs disponibles à ces diminutions.
« Les Açores, les Canaries, la Guadeloupe, la Guyane, Madère, la Martinique, Saint-Martin et la Réunion sont
autant de régions qui bénéficient d’un régime particulier dans les financements européens pour compenser le
handicap de leur situation géographique, qui les coupe géographiquement de l’Union. (MD) ». L’Eurodéputé
déplore la diminution drastique des financements européens à prévoir pour la prochaine période de
programmation de la politique de cohésion. À ce stade des négociations sur les fonds structurels, la diminution
s’élèverait à 44%. Selon l’eurodéputé, il faut faire en sorte que les régions ultrapériphériques utilisent les fonds,
au lieu de supprimer des fonds qui ne sont pas utilisés ».
Cette visite au Parlement européen a donc été très pédagogique, enrichissante, surtout sur des thématiques
comme : l’environnement, la santé, la politique régionale, la pêche. Elle a permis de discuter de l’opportunité
d’une mise en réseau des associations présentes avec des conseillers politiques des Verts européens, et de
jeter les bases d’un travail à long terme.
La visite du 1 décembre 2011 au parlement est la première manifestation, d’une série de trois, que
l’association OCDOMS (Observatoire Central des Outre mers) a organisée dans le cadre de l’année de
l’Outre mer. Elle a permis de faire le lien avec une conférence de presse qu’elle a organisé le 2
décembre 2011 à L’assemblée nationale, avec le soutien du député français Yves Cochet. La troisième
manifestation a été le colloque du 4 décembre 2011 en île de France à la bourse de Saint Denis sur la
thématique : Pesticide et Profits : Programmation de la mort du vivant. Cas du Chlordécone en
Guadeloupe et en Martinique.
Léonide CELINI
Présidente de L’OCDOMS